lundi 30 décembre 2013

SSC1/1 - Ça se passait dans une sorcellerie


Je me suis laissé embringuer dans une histoire qui souvent me dépasse, dont l'ampleur parfois m'effraie et dont je n'arrive toujours pas à me dépêtrer. Et c'est pourquoi j'ai tant tardé à refaire surface. 
J'étais devenu un terroriste

Je me suis laissé embringuer dans une histoire pas vraiment drôle et que j'ai du mal à écrire, dont je peine à trouver le beat ou la respiration et dont je ne suis même pas sûr d'avoir assez de force et de raison, ni même assez de mots, d'orthographe, de grammaire ou de ponctuation pour en venir à bout... avant de dévisser, de calancher, de claboter... 

Ça se passait dans une sorcellerie, dans un monde dirigé par des sorciers, dans un monde comportant… En sus d'une Haute Hiérarchie classée « hors catégorie » ! Le "Père" ou "commandeur" de tous les sorciers que, prudemment, je me garderai de découvrir !, une ribambelle, une ratatouille, une tripotée ou une fricassée de sorciers de différents niveaux. 

Il y avait les sorciers « régaliens » qui appartenaient à la garde rapprochée de la Haute Hiérarchie et étaient chargés de régenter des secteurs considérés comme particulièrement stratégiques. 
Venaient ensuite les sorciers « feudataires » ayant reçu de la Haute Hiérarchie, en prébende, un domaine particulier de prédation, les sorciers « légataires » chargés d'exercer un pouvoir prébendier sur une installation ou un établissement  particulier (un « service » à administrer, une ambassade à régenter, une région militaire ou une zone de défense à commander, une banque publique à gouverner, une cour de justice à présider, une entreprise publique à manager) et les sorciers « proconsulaires » et « territoriaux » chargés d'exercer un pouvoir prébendier sur une circonscription féodale (grand-duché, duché, comté, baronnie) ou une circonscription autonome (ville franche, bourg autonome) de la sorcellerie

La Haute Hiérarchie et les sorciers régaliens et feudataires qui lui étaient inféodés, se concertaient régulièrement pour discuter des affaires de la sorcellerie et se partager les dépouilles de la chose publique. Ils tenaient alors des Conciliabules dont les travaux faisaient l'objet de comptes rendus rédigés et diffusés par Tshaku, un sorcier régalien chargé tout spécialement de la mobilisation, de la propagande, de l'animation politique et de l'éducation du peuple (et, en bonus, de la coordination stratégique de la pensée unique à l'usage des ensorcelés). Les Conciliabules se tenaient pendant la journée, dans des salles climatisées et éclairées par des tubes au néon, à l'intérieur de bâtiments publics et de façon officielle. 

Mais la Haute Hiérarchie et tout ou partie des sorciers de la garde rapprochée tenaient aussi des réunions clandestines au cours desquelles ils ourdissaient (dans la plus grande discrétion et avec le concours technique des « services ») des conspirations politiques, sécuritaires, policières, militaires, judiciaires, économiques, finncières ou diplomatiques contre la population, les lois, les institutions et la Constitution de la sorcellerie. Les conjurés se retrouvaient alors, en fin de journée, la nuit ou pendant le week-end, dans des endroits tenus secrets : un domaine ou une ferme éloignée, un hôtel particulier, un ranch situé en bordure d'une réserve naturelle, une pagode chinoise ou un palais de bambous, un camp militaire sévèrement gardé ou tout autre lieu inaccessible au public et aux journalistes.

Dans ce monde fuligineux, les différents « services » jouaient un rôle très important. Ils étaient chargés, en effet, d'assurer la conservation et la pérennité du pouvoir de la Haute Hiérarchie, d'en sécuriser les propriétés, d'en augmenter les biens et aussi d'exercer une mission de surveillance générale, non seulement des sorciers subalternes (inféodés certes à la Haute Hiérarchie  mais qu'il fallait néanmoins tenir à l'oeil) mais aussi de la population et, plus particulièrement, des citoyens indociles et frondeurs, de tous ceux qui voulaient changer le monde ou se risquaient à manifester ouvertement leur opposition au système sorcier. 

Gérant des dossiers dits sensibles, exécutant des missions dites secrètes, les « services », dirigés par un nommé Ysengrin, n'avaient de comptes à rendre qu'à la Haute Hiérarchie, si bien qu'ils échappaient à tout autre contrôle. Répondant uniquement aux ordres de personnes situées tout au sommet de la pyramide du pouvoir, les responsables et les agents des « services » considéraient qu' ils ne pouvait être entravés dans leur action, ni par le respect des droits de l'homme, ni par celui de l’État de droit. Ils ignoraient donc les lois officielles de la sorcellerie de même que les conventions internationales auxquelles la sorcellerie avait adhéré, se permettaient de les transgresser allégrement et agissaient dans l'impunité la plus totale.

De plus, à l'intérieur de chacun de ces « services » de même que dans les différents fiefs et prébendes de la sorcellerie… Et quelquefois à leur tête !,  figuraient un certain nombre de personnes particulièrement perverses ou dévoyées,  expertes en conjurations de toutes sortes... qui échafaudaient des scénarios machiavéliques, tramaient  des  complots policiers, judiciaires ou autres, concevaient des guet-apens et des traquenards, montaient des attentats, ordonnaient des opérations de liquidation et autres « coups tordus » ou « basses besognes » dont l'exécution était confiée à des instrumentistes stipendiés et spécialement instruits à cet effet. Ces personnes-là, on les appelait les crapuleux. 



Ndlr (2016) : Pour en savoir plus sur le fonctionnement du système sorcier, on peut dès à présent cliquer sur :http://ssc-10.blogspot.be/


Ce système de sorciers, de « services » et de crapuleux était répercuté à tous les niveaux de la société. Du sommet à la base de pyramide. Il régissait non seulement le fonctionnement général de la « chose publique » mais aussi celui de chacune de ses composantes. Non seulement la sorcellerie dans son ensemble mais aussi chacune de ses subdivisions territoriales. Non seulement les établissements particuliers et les comptoirs régaliens et commerciaux mais aussi leurs filiales et succursales dans les duchés, les comtés et les baronnies, les villes franches et les bourgs autonomes. Et, tout à la base de la pyramide… L'exemple venant d'en haut assurément !, ce système inspirait également les façons d'agir et de penser des micro-sorciers : les tenanciers et percepteurs-taxateurs de différents petits ligablos publics qui contenaient, tracassaient, pressuraient et réprimaient la population sous prétexte de l'encadrer.

Ce système régissait de la même manière, on s'en doute bien, le fonctionnement de la Châtellenie d'Awel, cette chefferie imaginaire où, une fois la nuit tombée, me conduisaient habituellement mes aventures de hibou oreilles de chat,

J'étais devenu un terroriste. 
Et ça se passait dans un monde de sorciers.






Ndlr : Vous êtes perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
Problème ezali te, cliquez sur : http://sosecra.blogspot.be/







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