lundi 30 décembre 2013

SCC1/2 - Ce soir-là, c'était la fête ! Une grande dame de la sorcellerie recevait de nombreux invités dans son hôtel particulier



Ça se passait dans la châtellenie d’Awel, dans un monde dirigé par des sorciers.

Ce soir-là une importante réunion se tenait dans un hôtel particulier de la châtellerie, une réunion qui, cependant, n'était pas secrète et n'avait rien d'un Conciliabule ou d'une conjuration. 
Il s’agissait d'une fête, tout simplement, sans aucun caractère politique visible, une fête organisée, deux jours avant la nouvelle année, à l'occasion de l'anniversaire 
- Je vous aime tous ! Je vous adoooore ! Merci d'être venus si nombreux !
d'une grande dame de la sorcellerie

A cette occasion, des sorcières et des sorciers de haut niveau avaient été invités à passer une soirée festive
- Faites comme chez vous ! Buvez, mangez, dansez, faite du bruit ! Soyez les bienvenus !
dans l'hôtel particulier de cette grande dame. Parmi les personnes invitées figuraient notamment quelques collègues, membres du Grand Conciliabule, des moprezo de divers conseils et assemblées, des représengants légaux et des autorités morales, des généraux commandant des bandes armées de corps habillés en bleu et en treillis militaire, un certain général***, prélat inquisiteur et persécuteur du Saint-Office, des grands-ducs, des ducs, des comtes et des barons, des sénateurs et des députés de « la majorité » et aussi de  «l'opposition» (parfois nzing-nzong ou chauve-souris... mais toujours perdiémistes)
- Excellences et chers collègues, mesdames et messieurs les chef de missions, honorables, éminences, messeigneurs, révérends et messieurs les représentants légaux, ADG et présidents de conseils d'administration, distingués invités, chers amis, merci d'être venus si nombreux ! Merci d'avoir bien voulu répondre à mon invitation ! Je vous aiiime trop ! Je suis tellement contente de vous recevoir chez moi !
des administrateurs des « services », des administrateurs et dirigeants d'entreprises publiques et privées, des hauts-fonctionnaires, des professeurs-docteurs, des banquiers engagés dans des discussions bruyantes ou quelquefois feutrées, des directeurs de cabinet, des secrétaires particuliers. 
Des gens importants, quoi ! Et tous très élégants, portant leurs "habits de la bonne année"... Oyo ateli te, akolia bonne année te !

Ces différentes "autorités" étaient  courtisées par de nombreux diplomates et lobbyistes, également invités, représentant...
- Je vous adooore ! Je vous tellement heureuse que, malgré toutes les obligations qui sont les vôtres, les hautes charges qui vous incombent et les fonctions prestigieuses que vous exercez, vos révérences, grandeurs, hauteurs, largeurs, honneurs, rondeurs, opulences, plénitudes, amplitudes, magnitudes et magnanimités, abondances, richesses, altesses, altitudes, saintetés, sérénités,  heureusetés, hautainetés, prospérités, notoriétés, supériorités et suprématies, seigneuries, noblesses, notabilités, grâces et gracieusetés, aient accepté de se joindre à nous ! Votre présence à tous dans mon humble demeure m'honooore ! Vous m'en voyez absolument ravie !
des pays gros-bras et gros intérêts : la Chine, les États-Unis, la Russie, la Grande-Bretagne, l'Inde, le Japon, le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Allemagne, la France... et de nombreux autres Etats européens de plus petite taille mais de très vieilles traditions sorcières.
Sans compter les représentants locaux des multinationales et les  bons apôtres du FMI, de la Banque mondiale, de l'Union européenne et des Nations Unies. Et même quelques ambassadeurs de seigneuries voisines, des seigneuries 
« soeurs et amies » mais aussi « rapaces et coupeuses de route », soupçonnées d'envoyer régulièrement des bandes armées piller les richesses de la châtellenie
Rien que des personnes de la haute société sorcière  !
Des personnes de qualité et d'un commerce généralement considéré comme instructif ou agréable !  
Le gratin de la châtellenie, quoi !

Et, bien sûr, un certain nombre de dames d'honneur, gandins et gourgandines de bonne compagnie, animateurs et animatrices, bien sapé(e)s, bien coiffé(e)s, bien maquillé(e)s et bien éclairci(e)s,  tous chargés de mettre de l'ambiance, de secouer leurs fesses… Pesa mokongo, tanda biloko !, et de se trémousser, de chauffer la salle, d'attirer les regards des invités et de donner du piment la soirée.
De bien belles personnes, quoi ! Joyeuses, bien en chair et au rire mercenaie...
Et, pour faire couleur locale, avaient aussi été conviés à la fête le groupe d'animation politique et culturelle de la sorcellerie dans lequel figuraient, chantaient, dansaient, se pavanaient, se dindonnaient et se trémoussaient (notamment) le prévôt, le bailli, le tabellion, le gonfalonier, le chef de la compagnie des arquebusiers, le colonel du régiment de mercenaires hallebardiers, les lingères et les cuisinières, les chauffeurs et les plantons et toutes les secrétaires et guichetières au visage avenant du service de la population. 

En outre, quelques spécimens d'habitants des quartiers et des groupements avaient reçu des "motivations" pour venir "faire peuple" (sans cependant pouvoir accéderau bâtiment principal) et constituer une foule de sympathisants invités à se presser devant l'hôtel particulier de La Malibran, sur la place Fernand Cocq... où des pompes à bière et des bacs de sandwiches étaient mis gratuitement à la disposition du public.
Ceux de la rue Gray, de la rue Malibran, de la rue Goffart, de la rue de Venise, de la rue Maes, de la place Hendrik Conscience et de la rue du Collège, de la rue de Hennin, de la rue du Viaduc et de la rue Sans-souci étaient représentés par une joyeuse bande de clients du Delhaize ou d'Aldi. 
Ceux de la chaussée de Boendael et de la chaussée de Wavre, de la place Flagey et du rond-point du Cimetière, de l'hôpital de la rue Jean Paquot, de la Plaine et du Solbosch étaient représentés par une joyeuse bande d'étudiants bisseurs tandis qu'une joyeuse bande de fetards fiscaux, soki faransés, soki faransis, faisaient honneur aux beaux quartiers : les environs de l'avenue Louise, du parc Tenbosch, du Bois de la Cambre et des Etangs, la rue Defacqz et la rue de Livourne, la place du Châtelain et la place Brugmann, l'avenue Molière.

Avaient également été invités, plusieurs notables et autorités coutumières, cantinières, agitateurs et troubadours du groupement quasi-autonome d'Awel-Matonge
Le groupement d'Awel-Matonge étant un repaire de contestataires et d'opposants aradjicaux, beaucoup d'Awélés Connus (les AWC) originaires de ce groupement, après avoir quelquefois été tentés...  Nani akozala kuna ? Perdiem ekozala ?, de succomber à la tentation et de répondre potitivement à l'invitation qui leur avait été adressée, avaient finalement refusé de se montrer en public à une fête organisée par une grande dame de la sorcellerie... par crainte des sarcasmes ou représailles des Bana Awel, toujours bien informés... et spécialistes de la mutakalisation des traîtres et des collabos.

La fête battait son plein. 
L'ambiance était tout à fait conviviale. 
La sécurité veillait cependant et contrôlait toutes les invitations. Fermement mais avec respect. On ne faisait pas encore passer les invités sous un portique de détection des métaux et on mesurait pas encore leur température à l'entrée de la salle des fêtes mais on faisait quand même très attention.
Le responsable de la sécurité affecté à la surveillance de la fête, un certain Nat (alias "Nzambe Alalaka Te", alias "L'Evêque", alias "Le Belgicain"...
- Allo coucou, petite chérie ! Hola caracola ! Que passa ?
- Dis-moi, Douchka, ça fait beaucoup d'alias pour une seule et même personne, non ?
- Natl es mérite tous, petite chérie !

alias "Al-Baljiki", alias "Eau Piiire"), agent haut-gradé et très expérimenté des "services (un ancien de l'ex-Agence Nationale de Documentation ou de l'ex-Service d'Action et de Renseignements Militaires)
, suivait de loin et avec suspicion les mouvements de trois individus barbus, portant des sacs lourdement chargés, la tête enrubannée, vêtus d'écharpes, de capuches et de toges ou de soutanes bariolées dont les couleurs n'étaient pas très catholiques romaines.. et qui, entre eux, parlaient le nebali... et qui auraient même demandé où se trouvaient les toilettes et de quel côté on faisait les prières !
- Apparemment, ce sont des rois, Chef !
- Comment ça, des rois  ? C'est chelou ! Des rois de quoi, d'où ça, de qui, de quand, de comment et de pourquoi et avec l'autorisation de qui ?
- Des rois mages, Chef  ! 
- Des mages dis-tu ? C'est chelou ! Je crains le piiire !
- Du moins, c'est ce qu'ils prétendent, Chef !
- Des magiciens, oui ! Des Roms ou des Barakis, des Coastmen, des Popos, d
es Wawas du Sénégal ou du Mali ? Des trafiquants de bijoux et de parfums sans doute ! Des terroristes peut-être ! Des réfugiés probablement ! Des Afghans, des Irakiens ou des Syriens ! Des habitants de Molenbeek ou de Ben Gardane, des fidèles de la mosquée d'Usoke ou des 9-3 de Saint-Denis ! Par les temps qui courent, on ne sait jamais à qui on a affaire ! Et les paquets que  portent ces gens-là, vous les avez bien vérifiés ? Et par qui ces caravaniers et ces carnavaleux ont-ils été invités à la fête ? Ne se seraient-ils pas trompés de porte et de soirée, de date, d'époque, d'endroit ou de religion ? A moins que ces farceurs et ces déguisés ne cherchent à se taper l'incruste, non ?
- Ils disent qu'ils sont venus apporter des cadeaux, Chef!
- Des agents de Bpost, de DHL, de FedEx ou d'UPS alors ! Vérifiez-moi ça et tenez-les à l'oeil ! C'est pas clair, c'est même chelou ! Vigilance extrême kaka ! Je crains le piiire !
- A vos ordres, Chef !

Faites-vous respecter ! Ne vous laissez pas impressionner par ces bapaya ! Gardez vos distances... mais si ces espèces d'individus  ne veulent pas avoir les piiires ennuis avec l'Immigration et si ces braves commerçants ambulants vous proposent de coopérer ... montrez-vous mwa compréhensifs !  
- Oui, Chef !
- Exécution ! Vous me ferez rapport et défendrez mes intérêts ! Ngai pe nazua part ne nga ! 

De grands écrans passaient des images en boucle. 
Champagne millésimé, vins classés, vodkas rares, whiskys anciens, rhum agricole de Guadeloupe ou de Martinique. Gâteries, chatteries, bouchées, culs de bourdon, pralines belges et autres friandises. Un buffet copieux avait été disposé au fond de la salle. Des extras déguisés en laquais, portant perruque et à bas blancs, faisaient circuler des plateaux. Tables bien garnies et musique à tue-tête. Un disc-jockey diffusait et mixait les morceaux les plus connus des meilleurs orchestres de toutes les époques. Les uns buvaient en devisant, les autresdansaient. Et tous paraissaient contents 
- Montrez-le ! Faites du bruit ! Frappez des mains ! Dansez ! Faites-vous servir à boire ! Mangez ! Je vous adoooooooore ! Je suis trop heureuse de vous recevoir dans ma modeste demeure ! Je vous aime trop !
d'avoir été invités à la fête. Et certains donnaient même l'impression de follement s'amuser :  "Mpo na kolia Nowele to Bonana ! Kosepelisa nzoto, kaka ! La fête ne doit pas être réservée à la «basse classe » ! Ata tozali basorcier, on a aussi le droit de se détendre, non ? C'est ça la démocratie sorcière, non ?"
E bongo ! 

Ça se passait dans le monde des sorciers. 
Et je m'apprêtais à devenir  un terroriste.




Ndlr : Vous êtes déjà perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
Problème ezali te, cliquez sur : http://sosecra.blogspot.be/







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